En gros, le traitement du SIBO devrait inclure d’identifier la cause sous-jacente, de réduire les bactéries dans l’intestin via un traitement médicinal (antibiotique, herbes ou diète élémentaire), de tenter de maintenir la rémission via des modifications des habitudes vie (alimentation, gestion du stress, etc.) et de corriger les carences alimentaires s’il y a lieu. Les paragraphes qui suivent élaborent sur le plan de traitement, surtout en ce qui concerne l’alimentation.
Le SIBO est généralement traité via la prise d’antibiotiques, le plus prescrit étant la Rifaximine, qui est un antibiotique à large spectre et peu absorbé. La Rifaximine n’agit que dans l’intestin et ne semble pas causer de perturbations majeures dans l’ensemble des bactéries intestinales (saines) à long terme. Cependant, on estime que près de 50% des patients ont une récidive dans l’année suivant le traitement aux antibiotiques, c’est pourquoi il est primordial d’identifier et de traiter la cause sous-jacente. Par exemple, si la cause est un trouble de motilité, le médecin peut prescrire des prokinétiques, qui sont des médicaments qui augmentent la motilité intestinale.
Le traitement du SIBO avec des plantes médicinales est une alternative au traitement par antibiotiques ou peut être une option à envisager si le traitement d’antibiotiques échoue. Selon une étude, un traitement avec plantes médicinales pourrait être aussi efficace que la Rifaximine pour la résolution du SIBO. D’autres études sont nécessaires pour valider ces résultats.
La diète élémentaire est aussi un autre type de traitement qui peut permettre d’éradiquer le SIBO. Il s’agit d’une diète liquide sous forme de préparations à boire qui est généralement suivie pendant quelques semaines. Les nutriments qu’elle procure sont digérés et absorbés plus tôt dans le système digestif, et ne sont donc pas fermentés par les bactéries intestinales. Un étude incluant 93 patients avec le SIBO a montré une amélioration de 66% des symptômes après 2 à 3 semaines de régime élémentaire exclusif.
En ce qui concerne l’alimentation, il n’existe pas de diète spécifique basée sur des évidences scientifiques pour le SIBO. Le but des modifications alimentaires est de minimiser les symptômes avec le moins de restrictions alimentaires possible. De façon générale, les recommandations alimentaires doivent être personnalisées selon les symptômes et les antécédents médicaux du patient. Le thème dominant dans la manipulation de l’alimentation pour le SIBO est de réduire l’apport en aliments fermentescibles. On pense qu’en réduisant la fermentation des aliments, le risque de prolifération des bactéries sera diminué. Cela implique une approche à faible teneur en fibres ainsi que l’évitement des sucres d’alcool et des édulcorants fermentescibles tels que le sucralose.
Il a été suggéré qu’il pourrait être bénéfique d’espacer le délai entre les repas pour aider la motilité de l’intestin. Les complexes moteurs migrants (CCM) sont des ondes qui stimulent la motilité digestive. Ils surviennent chaque 90 à 120 minutes, ont lieu entre les repas, et sont interrompues par la prise d’aliments. Ils ne durent que dix minutes, mais sont assez forts pour pousser la nourriture, les sécrétions résiduelles et les micro-organismes intestinaux en excès de l’intestin grêle vers le gros intestin. Ces ondes sont plus faibles et moins fréquentes chez une proportion de patients atteints de SII et de SIBO. Ainsi, il pourrait être bénéfique d’espacer les repas et d’éviter de grignoter ou boire des breuvages caloriques entre les repas pour ne pas nuire au CCM. Si possible, on recommande d’espacer les repas d’au moins 4 heures et d’avoir au moins un 12 heures de jeûne la nuit. Cependant, il est primordial de s’assurer avant tout de combler ses besoins nutritionnels. Les personnes qui sont seulement capables de tolérer une petite quantité de nourriture à la fois devraient consommer des petits repas et collations fréquemment au cours de la journée pour combler leurs besoins en calories et nutriments et éviter une perte de poids sévère. Il est à noter qu’il existe aussi plusieurs médicaments qui peuvent accentuer les CCM et améliorer la motilité de l’intestin.
Il a été démontré qu’une alimentation faible en FODMAP* est utile pour réduire les symptômes liés au SII dans environ 75% des cas, mais elle a été peu étudiée pour le SIBO. Cependant, puisqu’une bonne proportion de gens avec le SIBO ont aussi le SII, il s’agit d’une approche prometteuse. Une étude a trouvé une légère diminution de la production d’hydrogène avec une diète faible en FODMAP comparativement à une diète élevée en FODMAP. D’autres études sont nécessaires pour évaluer les effets d’une diète faible en FODMAP chez les personnes avec un diagnostic de SIBO. Il a été suggéré d’attendre d’avoir terminé le traitement d’antibiotiques pour débuter la phase d’élimination des FODMAP. Ceci est basé sur le concept de microbiologie selon lesquel les bactéries sont plus faciles à éradiquer lorsqu’elles sont actives. À long terme, il est important de mettre en place des stratégies de prévention de récidives et de réintroduire une variété d’aliments riches en fibres dans l’alimentation selon la tolérance du patient afin d’optimiser le microbiote intestinal.
La Low Fermentation Diet a été développée par Mark Pimentel, gastroentérologue au centre médical Cedar-Sinai en Californie et l’un des principaux leaders dans la recherche et le traitement du SIBO. C’est une approche qui limite les glucides fermentescibles et qui se veut être plus simple et moins restrictive que la diète faible en FODMAP. Par contre, elle n’a pas été étudiée et a le désavantage de ne pas inclure de protocole spécifique de réintroduction comme avec l’approche FODMAP. D’autres diètes ont été proposées, mais elles ne sont pas recommandées, car elles sont très restrictives, ne sont pas durables à long terme et n’ont pas fait l’objet d’études sérieuses. Celles-ci incluent : Specific Carbohydrate Diet (SCD), SIBO Specific Food Guide Diet (SSFG), SIBO Bi-Phasic Diet (B-PD), Gut & Psychology Syndrome Diet (GAPs) et Low Sulphur Diet.
Finalement, en ce qui concerne la prise de suppléments de probiotiques pour le SIBO, les études sont controversées et donc les preuves actuelles ne permettent pas de recommander leur utilisation.
Il est à noter qu’il existe aussi une autre condition appelée SIFO (Small Intestinal Fungal Overgrowth, en anglais) qui est caractérisée par la présence d’un nombre excessif de champignons dans l’intestin grêle associée à des symptômes gastro-intestinaux. Les symptômes les plus fréquemment observés sont du reflux, des nausées, des vomissements, de la diarrhée, des ballonnements et des gaz. Cette condition est traitée à l’aide d’un antifongique pour une période de 2 à 3 semaines. Ce traitement peut être efficace pour améliorer les symptômes, mais les études ne sont pas encore suffisantes pour savoir s’il permet d’éradiquer le SIFO.
*Les FODMAP sont des glucides fermentescibles qui sont en partie responsables des symptômes chez les gens souffrant du syndrome de l’intestin irritable (SII). Pour plus d’info, lisez cet article.
Si nous reconnaissons les symptômes avec quels aliments peut on régler ces problèmes.
Bonjour Hélène, les symptômes ne sont pas spécifiques au SIBO et peuvent être dus à d’autres conditions. Il est préférable de consulter votre médecin pour obtenir un diagnostic. Si vous avez des symptômes digestifs vous pouvez essayer le menu faible en FODMAP de SOSCuisine.
Bonjour,quel médecin peut nous faire faire le test . Ayant déjà un Sama et SED , les symptômes avec le Sama sont quasi les mêmes mais les aliments autorisés diffèrent. Je ne sais pas quel médecin consulter et mon médecin traitant ne m’aide pas franchement.
D’avance merci de vôtre réponse.
Excellent texte: informatif, clair, complet. Me reconnais totalement dans symptômes énumérés. Souffre de SII depuis plus de 2 ans. Dois « subir » coloscopie sous peu ( attends appel de hôpital). Un tel examen permet-il de détecter si SIBO ? Y a-t- il un » succédané » ( alternative) au fameux liquide qu’ on doit ‘ s’envoyer » avant colo ? Avec SII risque de devoir traîner une toilette avec moi !
Et quel est le
Traitement?
Bonjour Jean-Yves, il est important de faire une colonoscopie, mais non elle ne permet pas de détecter le SIBO. Le SIBO est diagnostiqué à l’aide d’un test respiratoire.
Bonjour Patricia, le SIBO se traite en premier lieu avec un antibiotique spécifique, et par la suite en éliminant la cause sous-jacente.
Bonjour,
Votre article est extraordinaire. Sur 3 ans et demi, j’ai eu deux test SIBO méthane (constipation) positifs. Les deux tests ont des taux de 20PPM en méthane. Toutefois, selon le médecin qui a analysé mes deux tests, les tests ne sont pas 100% concluants car le test de base est déjà à 20PPm en méthane. Le médecin n’est donc pas à l’aise de me prescrire l’antibiotique (Rifaximin ou autre). Que me suggérez-vous? Est-ce que vous pourriez me recommander un autre médecin afin qu’il me prescrive un antibiotique ou est-ce que vous croyez que vous pourriez m’aider? Je crois aussi très bien comprendre qu’après avoir pris l’antibiotique, j’aurai à changer des aliments dans mon alimentation. Merci à l’avance pour le suivi,
Bonjour Eric,
Il me fera plaisir de vous aider! Pour ce faire, je vous recommande de prendre rendez-vous avec moi ici: https://www.soscuisine.com/forfaits-services/paiement/?lang=fr&sl=VIP