Une nouvelle étude sur les édulcorants artificiels a été publiée dans la revue scientifique Nature.
Depuis sa parution, je vois passer sur mon fil d’actualité des articles qui invitent à délaisser les édulcorants artificiels à cause de cette étude. Parce que je n’aime jamais les nouvelles alarmistes, voici quelques détails pour bien comprendre l’étude et ses implications.
L’article publié indique les résultats de plusieurs expérimentations sur le même thème. Certains détails et résultats importants de ces expériences méritent d’être expliqués davantage.
Les chercheurs ont donné à des souris des solutions de saccharine (Hermesetas), de sucralose (Splenda), d’aspartame (Equal), de glucose, de sucrose ou d’eau. Les souris qui ont consommé les solutions d’édulcorants artificiels ont développé une intolérance au glucose. L’intolérance au glucose, c’est une difficulté du corps à métaboliser le glucose de façon adéquate. Souvent, c’est un signe que la personne est à risque de diabète. C’est avec la saccharine que l’intolérance au glucose a été la plus marquée. Pour cette raison, les autres expérimentations ont été effectuées avec cet édulcorant.
Les chercheurs ont ensuite nourri des souris avec de la nourriture contenant une concentration commerciale de saccharine ou avec de la nourriture « normale ». Les souris nourries à la saccharine ont développé une intolérance au glucose.
Les chercheurs ont ensuite donné des antibiotiques aux souris dans le but de « mettre à zéro » leur flore intestinale, tout en maintenant les régimes décrits. Après 4 semaines, aucune des souris n’était intolérante au glucose. C’est donc que la flore intestinale joue un rôle sur le métabolisme du glucose et que la saccharine modifie la flore intestinale.
En terminant, les chercheurs ont donné à sept humains en santé qui ne consommaient pas déjà d’édulcorants, la dose maximale acceptable de saccharine pendant 6 jours. En 6 jours, 4 des 7 participants ont développé une intolérance au glucose. En analysant la flore intestinale de ces 4 personnes comparativement aux 3 qui n’ont eu aucun effet, les chercheurs ont observé que les flores intestinales de ces 2 groupes étaient très différentes.
En bref, la saccharine aurait un impact sur la flore intestinale des souris et de certains humains, ce qui provoquerait une moins bonne utilisation du glucose chez les organismes affectés. Alors, on laisse tomber les édulcorants?
Excellent article qui vulgarise les données et les met en contexte (études alarmistes, alimentation de base).