Tout a commencé en 2003 avec le chef de file de la gastronomie danoise, Claus Meyer. Vedette de la télévision et auteur de livres, il est, en quelque sorte, le parrain spirituel du renouveau du goût nordique.
Après des décennies pendant lesquelles on n’ouvrait à Copenhague que des restaurants français ou italiens, il décida de remettre la cuisine traditionnelle scandinave à l’honneur dans son propre restaurant. Nommé NOMA (initiales de « alimentation nordique » en danois), son restaurant fut ouvert en 2003 et honoré de deux étoiles Michelin.
En 2004, avec d’autres chefs renommés et producteurs du secteur agroalimentaire scandinave, Claus Meyer (dans la photo à droite) publia un manifeste de la cuisine nordique.
Essentiellement, ce mouvement s’attache à prôner les produits locaux, en provenance du terroir de cette partie du monde. Il est ici question d’ingrédients sauvages et de redécouverte des traditions et des saveurs particulières au nord. Il y a aussi, en parallèle, une valorisation de la simplicité dans la cuisine, tout comme dans la vie de tous les jours.
Plusieurs chefs ont étés inspirés par Claus Meyer et ont ouvert, à leur tour, des restaurants à Stockholm, Oslo, Helsinki et dans d’autres villes scandinaves. Tous ont pris leur mission à cœur. Ce qui leur a permis d’obtenir une réponse enthousiaste des clients et la reconnaissance des critiques gastronomiques. À un point tel qu’il y a une dizaine de nouvelles étoiles Michelin attribuées uniquement dans les pays scandinaves.
Par conséquent, le mouvement nordique a pris une telle vitesse qu’il explose aujourd’hui sur la scène internationale. D’autres pays nordiques, dont la Grande Bretagne, se montrent intéressés à re-considérer des ingrédients jadis délaissés, tels que l’orge, l’avoine et les légumes racines. Ils veulent en redécouvrir les bienfaits.
La communauté scientifique s’y intéresse aussi. Le professeur Arne Astrup, président de l’Association internationale pour l’étude de l’obésité et directeur du département de nutrition à l’Université de Copenhague, est en tête d’un projet de 13 millions d’euros (environ 21 millions $) visant à identifier la façon dont le régime alimentaire nordique peut aider à améliorer la santé de la population.
En pratique, on vise à développer une alternative à l’alimentation méditerranéenne, mieux adaptée aux conditions locales nordiques.
Huile d’olive: Riche en gras mono-insaturés et en oméga-3. |
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Poivrons: Riches en anti-oxydants et en vitamines C et A. |
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Tomates: Riches en anti-oxydants, surtout le lycopène. |
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Poissons et fruits de mer: Riches en protéines. Faibles en gras. |
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Blé: Riche en fibres et vitamines. |
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Peu de viande rouge, volaille: Faible en gras saturés. |
Huile de colza (canola): Riche en gras mono-insaturés. Contient plus d’oméga-3 que l’huile d’olive. |
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Choux: Riches en vitamine K et anti-oxydants. |
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Bleuets et plusieurs sortes de baies: Riches en anti-oxidants, surtout les flavonoïdes. |
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Poissons: Riches en protéines. Poissons gras (saumon et hareng) riches en oméga-3. |
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Orge, avoine, seigle: Riches en fibres et vitamines. |
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Gibiers (wapiti, le lièvre, le gibier à plumes): Les viandes sauvages sont plus maigres que celles d’élevage. |
Le Québec partageant avec les pays scandinaves un climat nordique, nous pourrions bénéficier de ces découvertes nous aussi, voire même emboîter le pas.
Ce texte a été préparé pour l’épisode de Par-dessus le marché du 3 septembre 2009. Voir la vidéo correspondante.
Très intéressant cette comparaison entre la diète nordique et méditerranéenne. C’est toujours ce que j’ai pensé et enfin quelqu’un le confirme. J’ai été plusieurs fois en Suède et c’est vraiment comme ça.
Merci de nous lire!